À l’époque, les études d’ingénieur étaient plus populaires parmi les filles. “J’ai volontairement choisi l’école supérieure provinciale de Courtrai (aujourd’hui intégrée à l’Université de Gand, NDLR), car c’est là qu’on trouvait le plus grand nombre d’étudiantes en ingénierie, plus de 20%. Dans les autres écoles, cette proportion tournait autour de 10%.”
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Hilde Decuyper gère désormais son propre bureau d’analyses géotechniques, A+E Consult. Et, dans son secteur, elle a récemment constaté une forte augmentation du nombre d’ingénieures. “En 1994, j’ai participé à mon premier congrès géologique en Belgique. Sur les 100 participants, nous n’étions que deux femmes. Près d’un quart de siècle plus tard, les femmes représentent environ 50% des participants. Le secteur de la bio-ingénierie s’est fortement féminisé. C’est assez unique, car dans les autres domaines, les femmes ingénieurs restent largement minoritaires.”
Avantages et défis
Quel que soit le secteur, les ingénieures sont traitées différemment de leurs collègues masculins, estime Hilde Decuyper. “Pendant les réunions et lors de rencontres avec de nouveaux interlocuteurs, les femmes ingénieurs doivent toujours faire la preuve de leurs compétences avant d’être prises au sérieux. On a tendance à moins remettre en question les connaissances techniques des hommes. C’est un vrai défi.”
Les ingénieures disposent en revanche d’autres atouts. “Je compte six ingénieurs parmi mes collaborateurs, deux hommes et quatre femmes. Ils fournissent tous un travail de qualité, mais je remarque que les femmes sont un peu plus précises. Elles communiquent de manière plus nuancée, comprennent mieux ce que les clients attendent et se fient davantage à leur intuition. La proportion d’hommes et de femmes dans mon entreprise n’est pas le résultat d’une stratégie. Nous avons grandi de manière organique. À l’époque, il y avait tout simplement plus de femmes que d’hommes répondant au profil recherché sur le marché du travail.”